La France est le premier producteur de céréales à paille en Europe. Pas moins de 7,4 millions d’hectares ont été cultivées en 2022-2023 ! Les céréales à paille regroupent diverses espèces (Blé tendre, blé dur, orge, riz, avoine, seigle, triticale, épeautre) implantées sur l’ensemble de notre territoire. Plantes à forte valeur agronomique et alimentaire, les protéagineux s’imposent petit à petit comme des précieux alliés des agriculteurs et des consommateurs.
LES CÉRÉALES ET PROTÉAGINEUX DANS NOTRE QUOTIDIEN
Céréale reine, le blé, dur ou tendre, accompagne notre quotidien sous forme de pain, biscuits, farines, pâtes… A lui seul, il représente 5 millions d’hectares cultivés en moyenne chaque année. Les consommateurs connaissent également l’orge, destinée à la malterie et à la brasserie, l’avoine en flocon du petit déjeuner ou le seigle transformé en pain.
A noter, 50% de la production française de céréales à paille est exportée, contribuant à la sécurité alimentaire de nombreux pays, notamment dans le Moyen-Orient.
Outre ces usages dans l’alimentation humaine, les céréales font le bonheur des éleveurs. La paille bien entendu, élément indispensable à la fertilisation, mais également les graines, très bien valorisée dans la ration alimentaire.
Les adeptes de régimes végétariens voire végans trouvent dans les protéagineux des nutriments intéressants, à l’effet rassasiant. On estime en effet que 150 grammes de lentilles ont des propriétés nutritives équivalentes à 1 œuf !
Mais l’Homme n’est pas le seul à apprécier les qualités nutritionnelles des protéagineux. Ces espèces sont également très présentes dans les élevages, où elles représentent notamment une alternative aux protéines d’importation. Recourir à des protéagineux est un moyen supplémentaire pour les éleveurs d’améliorer leur autonomie alimentaire et la traçabilité de leurs matières premières.
AXES DE SELECTION
Céréales à paille
En céréales à paille, quelle que soit l’espèce, les sélectionneurs travaillent sur une combinaison de facteurs que sont la productivité, la qualité et la régularité. Cette productivité passe bien entendu par le potentiel de rendement mais aussi par l’ensemble des caractéristiques qui y contribuent : les résistances aux maladies (fusariose, piétin verse, rouille…) et aux ravageurs, qui préservent ce potentiel.
En France, 40% des céréales destinées au marché français sont utilisées pour la transformation agro-alimentaire (meunerie, brasserie, biscuiterie…). Les semenciers travaillent donc à l’amélioration des qualités technologiques des céréales. Par ailleurs, alors que 50% des volumes produits partent à l’export, la sélection améliore constamment le taux de protéine du blé, critère indispensable dans les pays de destination, afin de sécuriser ces débouchés.
Le dynamisme de la recherche variétale en céréales permet aux agriculteurs français de compter sur plus de 876 variétés inscrites au catalogue officiel, enrichi par 43 nouvelles supplémentaires en 2022.
En céréales, la certification est la meilleure assurance, pour l’agriculteur, d’avoir accès à des semences saines, dont la récolte répondra aux exigences technologiques des transformateurs. La traçabilité tout au long des étapes de production est une garantie supplémentaire de bénéficier de la bonne variété et d’être certain de sa qualité.
Protéagineux
Les espèces protéagineuses répondent également à un double usage : elles sont des ressources alimentaires destinées aux animaux et aux hommes.
Riches en protéines et en amidon, les protéagineux ont une valeur alimentaire remarquée en élevage, contribuant à l’apport en force et en énergie au cheptel. La digestibilité et la valeur alimentaire des espèces est un axe de travail, au même titre que le rendement, l’appétence ou la couverture du sol. Ce dernier atout offre des services agronomiques intéressants, à la fois en matière de captation et de restitution d’azote pour les cultures suivantes mais aussi en termes de limitation des mauvaises herbes.
Parmi les axes de sélection, les semenciers travaillent à la réduction de la taille des plantes et une meilleure tenue de tige, destinées à sécuriser la récolte. La résistance au gel et aux maladies sont des atouts complémentaires attendus par les agriculteurs.
PRODUCTION DE SEMENCES
On compte 127 734 hectares de production de semences de céréales à paille, dont l’immense majorité concerne les céréales d’hiver. 21 entreprises de sélection sont impliquées dans la création variétale en céréales. La diversité des espèces et des variétés disponibles implique de nombreuses zones de production, du nord au sud du territoire. Ce ne sont pas moins de 1 000 variétés qui sont multipliées chaque année par quelques 5 858 agriculteurs-multiplicateurs.
D’un point de vue technique, la production de semences de céréales est approchante de la culture destinée à la consommation, mais elle exige une attention particulière quant à la pureté et la qualité germinative des graines obtenues.
72% des 10 520 hectares de semences de protéagineux sont destinés à la production de pois protéagineux. Essentiellement implantées dans le nord de la France, on retrouve toutefois des surfaces de multiplication de semences de pois dans le Sud-Ouest et en Rhône-Alpes, majoritairement des variétés de printemps. 97 entreprises de production œuvrent aux côtés des 785 agriculteurs-multiplicateurs chargés de multiplier les semences de 115 variétés chaque année.