Afin de dresser un bilan objectif de la crise, l’UFS a mené une enquête auprès de ses adhérents, destinée à mesurer l’impact économique de l’épidémie sur les entreprises[1]. Basée sur la variation du Chiffres d’Affaires (CA), cette étude a également permis de flécher les surcoûts de fonctionnement liés à l’épidémie (approvisionnement, logistique, ressources humaines…).
Résumé des enseignements ci-après :
Cette situation s’explique principalement par la fermeture des points de vente (jardinerie, rayons de libres services agricoles, arrêts de travail des professionnels de l’horticulture et du paysagisme).
Pour ces adhérents, le cumul des pertes dépasse les 9 millions d’euros. Les pertes de chiffres d’affaires atteignent en moyenne 8 % par rapport aux objectifs fixés, avec une variation s’étalant entre 3 % et 20 %. La réouverture des jardineries ou rayons dédiés aux plants dans les magasins 3 semaines après le début du confinement a permis à certaines entreprises de rattraper leurs pertes. De plus, les ventes sur Internet ont été bénéfiques à quelques-unes d’entre-elles.
Les autres familles d’espèces ont été relativement peu touchées, leurs activités s’étant majoritairement terminées avant le confinement. A noter malgré tout, des impacts pour les entreprises actives à l’export notamment pays-tiers (hors UE) où la fermeture des frontières a empêché certaines livraisons. Cet impact est notamment marqué pour les entreprises actives en oléagineux (tournesol et colza), qui ont vu leurs exports vers la Russie limités du fait des difficultés administratives rencontrées depuis plusieurs mois, mais renforcées par l’épidémie.
93% des entreprises ont eu des surcoûts liés à la protection de leurs salariés : achat de matériel de protection (masques, gels hydroalcooliques), achat de matériel informatique, adaptation, voire location de locaux et véhicules pour le respect des mesures barrières. Ces coûts supplémentaires peuvent représenter plus de 200 000 euros pour certaines entreprises.
43% des entreprises ont eu des surcoûts en ressources humaines (remplacement des arrêts de travail) avec la moitié des entreprises ayant dû faire appel à de la main d’œuvre exceptionnelle.
32% des répondants ont eu des surcoûts sur l’approvisionnement et la logistique correspondant à une augmentation de 1% à 25% du budget prévu.
L’UFS a identifié des impacts possibles :
Sur la promotion de l’innovation tout d’abord, tous les essais variétaux nécessaires à la mesure du progrès apporté par les nouvelles variétés n’ayant pas pu se mettre en place.
Sur le recouvrement des factures et la baisse de contrats ensuite, du fait d’une baisse de la solvabilité de leurs clients agriculteurs, également durement touchés par la crise. Au delà de la trésorerie de l’année, cela pourrait conduire à un recours accru aux semences de fermes au détriment des semences certifiées.
Pour l’avenir, et notamment l’automne, les tendances de consommation alimentaires (viande, lait…) auront des impacts sur la trésorerie des agriculteurs qui devront prioriser leurs achats, y compris de semences.
L’enquête menée par l’UFS a été l’occasion pour les entreprises de lister leurs attentes sur les mesures qui pourraient être déployées par les pouvoirs publics pour les accompagner, parmi lesquelles :