Un mois après le début de la guerre, l’Union Française des Semenciers évalue les conséquences du conflit russo-ukrainien. En effet, l’Ukraine est un acteur majeur de la production de semences, activité stratégique pour les équilibres agricoles de ce pays mais aussi de leurs partenaires économiques.
Si tout le monde a bien identifié le fait que l’Ukraine fait partie des plus gros producteurs et exportateurs mondiaux de blé et de tournesol, il est important de souligner que ce pays représente également la 2ème destination hors UE des exportations françaises de semences et plants. Pour compléter cette cartographie, plusieurs entreprises semencières françaises ont implanté́ des unités de production en Ukraine afin d’être au plus près des besoins spécifiques de ce marché. Près de 1 700 salariés sont dédiés à des activités de recherche, de production et de distribution de semences. Ces activités, conjuguées aux exportations, représentent pour les entreprises semencières françaises, près de 400 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Dans le cadre d’enquêtes régulières auprès de ses adhérents, l’UFS a pu identifier les impacts immédiats du conflit. Ainsi, les premières priorités pour les entreprises semencières implantées en Ukraine ont été et restent la sécurité́ de son personnel mais aussi le bon acheminement des semences vers les agriculteurs utilisateurs pour garantir les semis de printemps.
Fort heureusement, il est constaté une nette amélioration des conditions d’expédition des semences : aujourd’hui, en moyenne, 75% des exportations sont bien arrivées en Ukraine. L’objectif actuel est d’acheminer ces semences jusqu’aux distributeurs locaux et agriculteurs. Grâce aux « green corridors » mis en place par le gouvernement ukrainien, 60% des commandes de maïs et 90% de celles de tournesol, sont arrivées à destination.
Par contre, la situation reste préoccupante pour les semences de « base » destinées aux agriculteurs multiplicateurs, nécessaires à la mise en place les plans de production de semences pour l’année prochaine. A date, si 70% des semences de maïs et 75% de tournesol ont pu être acheminées, rien ne garantit que les agriculteurs ukrainiens, confrontés aux problématiques de main d’œuvre et de carburant, seront en capacité de réaliser ces productions.
Cette baisse de production de semences inéluctable en Ukraine, entrainera donc une pénurie pour la campagne à venir et probablement les suivantes. Les entreprises semencières françaises déjà confrontées à une tension sur les plans de production au niveau national, demandent au gouvernement de prendre en compte cette nouvelle situation pour leurs politiques publiques agricoles et alimentaires.
Claude Tabel, président de l’UFS, précise : « Nous sommes très préoccupés par la situation en Ukraine et ses conséquences… Il est essentiel d’anticiper rapidement les besoins de semences pour répondre aux nouveaux défis ouverts par ce conflit ».
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